LSD on Mars
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 Salle des grimmoires

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Elien

Elien


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MessageSujet: Salle des grimmoires   Salle des grimmoires Icon_minitimeSam 29 Nov 2008 - 17:10

Récupéré de haute lutte chez la princesse Bathory... Quelle en soit remerciée !

ஜ۩۞۩۩۞۩ஜஜ۩ ۞۩۩۞۩ஜ Mémoires d’un Sang Dragonஜ۩۞۩۩۞۩ஜ ஜ۩۞۩۩۞۩ஜஜ۩ ۞۩۩۞۩ஜ

Cher

Si tu désires connaître mon histoire, je t’ai écrit ce chapitre qui résume en quelques pages les mémoires du Sang-Dragon que je suis devenu. Si, et c’est ton droit, seul l’aspect technique sur l’enseignement de l’art de dresser les dragons t’intéresse, passe ce chapitre, car tu risquerais de t’ennuyer et d’intituler cette présente matière Mémoire d’un vieux con ! Ce qui aurait pour conséquence, cela va de soi, d’aiguiser ma susceptibilité, qu’on se le dise !

ஜ۩۞۩۩۞۩ஜ ஜ۩۞۩۩۞۩ஜ ஜ۩۞۩۩۞۩ஜ ஜ۩۞۩۩۞۩ஜ ஜ۩۞۩۩۞۩ஜ

Il y a de cela quelques décennies, les Dieux au service du Grand Esprit universel, comblèrent mon père par la naissance d’un fils, du fils qu’il attendait, car il était de bon ton pour un homme, dans ce beau pays, d’avoir héritier à marier aux beaux jours plutôt que pucelle à doter en ce mêmes.

De plus la tradition voulait qu’un fils ou du moins l’ainé, après quelques années de bons et loyaux services, reprenne les affaires terrestres du patriarche, lucratives ou endettées, cela dépendait…

Assurant ainsi la retraite des géniteurs essoufflés par le point d’honneur qu’ils se font du travail, lui-même fécondant à nouveau, espérant de tout cœur des mâles pour reprendre le flambeau, et cela ad vitam aeternam dans une bien triste spirale.

Malheureusement pour mon père, si je fus le fils qu’il attendait, je ne fus pas celui qu’il espérait. Mes plus vertes années se déroulèrent au rythme des saisons sur le plateau Ouest de Ponta, dans le grand royaume de MarchLand, où notre belle chaumière de shiste au toit de chaume fauve reposait à l’ombre des maigres pins sur un versant ensoleillé.

Aux beaux jours, allongés sous la caresse du vent, une petite branche d’estragon au coin des lèvres, mon meilleur copain Attach’Fynn et moi, rêvions le monde au-delà de nos frontières visuelles. Nous imaginions d’énormes châteaux de fer, des mers immenses et profondes, des palais somptueux et dorés et de très, très jolies princesses couvertes de joncaille.

Parfois, il nous arrivait d’apercevoir haut dans le ciel dégagé un magnifique Dragon, et moi je rêvais de sauter sur son dos puissant couvert d’écailles, alors je me relevais d’un bond et m’élançais parmi les herbes folles, écartant les bras, m’imaginant survoler la cime des arbres, tout excité à l’idée de conquérir ce monde inexploré qui n’attendait que moi !

Pendant ce temps, Attach’Flynn, traçant à l’aide d’un bâton de bois mort, je ne sais quoi sur le sol, rêvait de ponts, de viaducs et de constructions routières…

Mon père avait pour métier le travail du cuir, la confection de harnais, de la sellerie, le tannage des peaux d’auerochs et de rhinkera n’avaient aucun secret pour lui.

Sa renommée était si grande que tout homme de cheval du royaume de March Land, qui avait à renouveler ou à réparer ses harnachements, faisait appel à lui car ses articles étaient le résultat d’un bel ouvrage, il aimait ciseler, repousser, macramer le cuir pour que le produit achevé soit aussi magnifique à l’œil que résistant au travail et au temps.

Mon univers courant n’étant plus les bois et forêts, mais tout naturellement l’atelier familial. Mais si mes bras restaient plongés jusqu’aux coudes dans les bains d’alun, du matin à parfois tard le soir, ma tête ; elle, volait haut dans les nuages, ne voulant pas perdre une miette de souvenirs du dernier Dragon que j’avais eu la chance de percevoir.

Mon père m’enseigna petit à petit son beau métier et tous les petits secrets de la bourrellerie, aussi vers ma douzième année j’avais forte expérience de ce qu’était le travail du cuir.

Un beau jour et, pour tout dire, le septième jour de la semaine, Attach’Fynn et moi étions allés près du chêne foudroyé, mais si, vous savez, juste au nord ouest des Rocs Blancs.

Nous avions repéré, à la cime d’un grand pin, un nid de circaètes d’où nous espérions retirer l’œuf…

Pour tout simplement le couver, pardi !


L’escalade ne nous fut pas très difficile, Attach’Fynn arriva enfin au nid que les parents avaient momentanément déserté, et là se trouvait le trésor convoité, un œuf tout chaud de circaète !

Attach’Fynn s’écria : « y’en a un, y’en a un, si ! si ! si ! »

« Mets-le dans ta poche, Attach’Finn et descendons vite, y vont pas tarder à revenir et ça s’ra not’ fête ! »

« Oui, oui, oui, j’le mets dans ma bouche, j’ai pas d’poche. »

Ce qu’il fit…

Prudemment, de branche en branche, car c’est toujours plus délicat que de monter, nous entamions notre descente lorsque nous entendîmes un bruit sourd, fort peu rassurant au demeurant, de plus en plus puissant au point d’emplir toue l’atmosphère, et soudain…

Ce fut l’apocalypse !

Une masse sombre et énorme, que dis-je, très, très immense, passa à toute berzingue au ras du pin dans un souffle si violent que l’arbre s’arc-bouta tel un long-bow géant, se détendit et s’ensuivirent des vibrations successives qui nous firent entamer, malgré nous, une descente quelque peu rapide !

Secoués, ballottés, griffés pour finalement prendre un contact un point brutal avec le sol.
Je me relevai d’un bond, et aperçus un Dragon battant énergiquement des ailes, qui déjà s’éloignait derrière les Rocs Blancs.

Me passant les mains dans les cheveux, je me tournai vers mon copain : « t’as vu ça ?»

Attach’Fynn, qui était tombé cul par-dessus tête, tentait d’un façon peu auguste de se remettre sur son séant pour cracher ses coquilles d’œuf, éructant des « Merggle ! « Merggle ! Pteuuuuu ! Pteuuu ! Gné, pabon ! »

Peu rassurés, ceci était tout de même très impressionnant, nous primes nos jambes à notre cou, direction la chaumière, Attach’Fynn ma crachant sur les talons.

Nous arrivions à ma maisonnée, lorsque, subitement, le ciel s’assombrit et je vis la chose la plus spectaculaire, la plus exaltante, la plus puissante de ma vie…

Un Draco-Splendens ! …

Toutes ailes déployées, qui doucement, dans un lent battement, descendait à la verticale sur l’esplanade empierrée de notre chaumière.

Un homme au port altier le chevauchait. Dire que l’on eut le souffle coupé ne signifie rien.

« N’eo ket gwir ! N’eo ket qwir ! » s’écria Attach’Fynn, les yeux ébouriffés, s’élançant comme un dératé dans la direction opposée ; telle une grosse poule surprise par l’orage.

Il me vient le sourire aux lèvres rien que d’y penser aujourd’hui.

Mais à ce moment là, je restai comme cloué sur place, n’osant plus bouger !

J’étais pétrifié ! Mes petits poils naissants dressés comme des menhirs !

La porte de la chaumière s’ouvrit vivement, mon père sortit sur le perron, une demi-lune à la main, comme surpris dans sa tâche.

Le Dragon maintenant me fixait de ses yeux profonds, campé sur ses griffes épaisses mais tranchantes, du moins il me semblait et je n’avais nulle envie d’aller les vérifier.

Ses ailes de peau, à présent rabattues, je pus mieux voir l’étranger qui le montait, il retira le pendant d’étoffe qui masquait son visage et, s’adressant à mon père dans un fort accent du Nord, lui dit : « Beaujour à toi, noble homme ! Est-ce toi, que l’on dit meilleur harnacheur de toute la contrée ? »

Mon paternel acquiesça d’un signe de tête. L’homme descendit les quelques barreaux de cuir usés de l’échelle qui pendait sur le côté de la selle pour mettre le pied à terre et lui expliqua que tous ses harnais et boucleries étaient à changer et qu’il donnerait monnaie sonnante et trébuchante pour le prix que cela coûterait.

Mon père lui expliqua que pour de beaux et bons harnais de Dragon, le temps lui faudrait de toute façon.

Il l’invita à camper dans la petite clairière qui se trouvait à l’est de notre maisonnée, juste à cent pas derrière, que le gîte ne lui coûterait et que ma mère pour dix sous lui offrirait le couvert.

Moi, j’écoutais.

Les jours qui suivirent virent mon père s’affairer à la bourrellerie spécifique du Dragon. Et comme il devait régulièrement prendre des mesures de la monture, j’en profitais pour l’accompagner.

L’étranger était plutôt sympathique, son visage dur et marqué par les cicatrices cachait un esprit léger et plein d’humour.

D’abord intimidé par le Dragon, je me fis de plus en plus hardi et posai à Kern, puisque c’était son nom, un nombre considérable de questions.

J’appris que le Dragon que j’admirais s’appelait Altroen et qu’il était de l’espèce des Draco-Splendens, et que non, il ne mangeait pas les enfançons ! Qu’il n’avait pas été prince ou un nain de jardin, qu’il n’était pas un fils de Merlin et que ce n’était pas une libellule chez les cyclopes !

Pour tout vous dire, je passais beaucoup de temps à la clairière… Je crois que c’est là que je découvris ma vocation, je ne parlais plus que de Dragons.

Kern, qui m’avait observé et à qui rien n’échappait, me demande un soir si je voulais devenir un Chevalier Dragon ! Inutile de vous dire quel fut mon émoi. Les bras m’en tombaient.

Je commencerais mes premières années d’écuyer à la dragonnerie d’Uualatr où Kern m’enseignerait tout ce qu’il se doit. Mais il fallait qu’il en parle avant tout à mes parents, et là, c’était pas gagné !

Je ne pus fermer l’œil de la nuit et me levai avant le chant du coq pour préparer le premier repas. Ma mère était déjà levée et la table soigneusement dressée. Matinal, mon père déjeunait. Je m’y installai sans mot dire. J’aperçus une larme de cristal rouler sur les yeux rougis de ma tendre mère, sans doute, une fois de plus son dos la faisait souffrir. Je repensais à Altroen et à ce que Kern m’avait proposé. Sans relever la tête de l’écuelle, mon père, comme s’il ne parlait qu’à lui-même, annonça que les harnois étaient fins prêts. Ma mère renifla et s’essuya les yeux, mais je ne voyais que sa longue chevelure auburn qui semblait vouloir cacher l’endroit où le feu la tourmenter. Je me levai, silencieux, et empruntai la porte de l’atelier qui s’ouvrit sur un imposant porte selle en chêne, tout était là, Magnifique !

Je caressai le cuir rouge brun, les clous dorés et respirai profondément la bonne odeur qui s’en dégageait. La porte s’ouvrit et mon père vint poser sa main sur mon épaule. Il se racla la gorge. « Mon fils, tard dans la soirée, le Sieur Kern est venu me parler… est-ce ton choix ? »

Je me tournai et lentement levai les yeux vers les siens. Je répondis d’un hochement de tête. « Alors qu’il en soit ainsi Fiston, toi seul tiens en main ton destin. Promets-moi de prendre soin de toi. Vous partez ce jour d’hui. »

Je vous passerai les détails des divers préparatifs aux quels je m’affairai. Joyeux, impatient mais un peu anxieux ; une sorte de lourdeur au cœur que je n’osais partager, surtout pas avec ma pauvre mère qui avait déjà suffisamment de soucis avec ses propres problèmes dorsaux, du moins c’est ce que je croyais !


Maintenant au zénith, le soleil chauffait de ses rayons puissants les pierres de schiste soigneusement disposées qui formaient l’esplanade de notre chaumière. Altroen, sellé et harnaché, était prêt et attendait. Kern m’aida à fixer sur les fontes déjà pleines, les deux sacs de lin qui contenaient mes quelques affaires. Après avoir tendrement embrassé les miens, j’escaladai le dos du Dragon pour m’installer derrière la selle et bouclai ma ceinture.

Kern s’installa à son tour et s’adressa à Altroen en utilisant des mots qui m’étaient alors inconnus. Le Draco-Splendens déplia ses longues ailes, se cabra et poussa un hurlement rauque. Mon corps bascula en arrière lorsque, d’une brève et puissante détente de ses jarrets nerveux, nous nous arrachâmes de la terre ferme.

Je me cramponnai au troussequin de la selle avec la force d’une bernique sur son rocher. Le bruit sourd du battement des ailes emplit l’atmosphère. Je tournai la tête en arrière pour regarder mes parents, mais n’apercevais déjà plus que deux silhouettes, et notre maisonnée qui m’apparut ridiculement petite.

Le dragon ne cessait de monter tout en décrivant une courbe, cherchant un courant ascendant. J’avais du mal à respirer, le vent s’engouffrait dans mes vêtements, mes cheveux, mes narines aussi, je me plaquais contre Kern. Altroen avait trouvé un courant et, en vol glissé, maintenant planait.

Nous étions très haut lorsque je sentis mon estomac remonter, j’essayai de contenir cette nausée mains finalement ne pus retenir un renvoi et vomis mon déjeuner sur le côté. Kern cria sans se retourner : « ça va, petit ? » « Oui, oui, Kern. Pas d’problème, tout va bien ! » Ouf, il n’avait rien vu…

Le voyage dura quelques heures et mon estomac finit par se faire oublier. Nous croisions un vol d’oies sauvages qui accélérèrent leur course à la vue du Draco-Splendens, lorsque soudain me vint en tête comme un coup de fouet de l’esprit : « Attach’ Fynn » ! J’avais oublié de dire au revoir à mon meilleur copain, comment avais-je pu ? Nous avions passé une crête montagneuse, Altroen slalomait entre les pics rocheux, quand apparut au loin une cité, une ville, composée d’esplanades et de tours.

Kern, silencieux, pointa le doigt dans sa direction.

C’était la dragonnerie d’Uualatr. J’allais vivre ma vie, ma légende personnelle !

Mais…

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