Depuis la salle de méditation du bunker de commandement, je calmais peu-à-peu les battements de mon cœur. Mais le cours de mes pensées, en revanche, ne voulait s’interrompre.
L’Azur avait faiblit. Massivement. Au sein même du syndicat, 6 membres sur 11 avaient basculés. Au bar les terra déroutés ne se contaient plus et les plaintes du vent étaient déchirées par les cris des drones de combats de deux anciens et puissant syndicats qui s’affrontaient pour une misère. La structure vibra légèrement… « Un nuke », pensais-je.
La méditation avait pour but d’ouvrir l’esprit à celui des autres pour en retirer le maximum d’informations. C’est du moins la seule utilisation que je lui avais trouvé jusqu’à présent, mais je ne désespérais pas.
Comme souvent ces temps-ci, je fixais ma volonté sur ce que j’avais découvert être mon « totem » : Colibri Ecarlate. Si l’écarlate semblait à première vue renvoyer au Pourpre, ce qui était vaguement gênant pour quelqu’un qui s’efforçait de suivre les enseignements de l’Azur, l’idée du colibri me plaisait. Cela renvoyait à ma fonction syndicale : une présence faiblement perceptible mais attentive, s’activant à butiner la moindre information, dans les lieux de convivialité, ou directement dans les esprits...
Peu à peu, je parvins enfin à ignorer le vacarme extérieur, à moins que celui-ci n’ait simplement baissé d’intensité. Fixant mon image mentale sur celle du petit oiseau, je ressentis enfin la sensation familière : partir à grande vitesse, survoler un désert sans âme pour enfin atteindre la cible, le syndicat du jour.
Quelques instants pour la recherche, près d’une heure pour le rapport. Rien d’intéressant d’ailleurs…
Aucun indice sur la bascule Pourpre, mais là aussi, le constat était accablant : 11 membres et 2 Azur seulement.
Je quittais la salle de méditation avec un soupir.
« A quand la salle de combat karmique et le casque de combat qui ira avec ! Patience, le temps rendra à Mars son équilibre… Peut-être. Et je trouverai peut-être un moyen d’accélérer ce processus, qui sait.
Après tout le colibri qui est mon totem est qualifié d’ « écarlate », et l’eau du même nom est… un remarquable détachant » pensais-je.
Je m’engageais dans le couloir menant au bureau d’Orlov, pour lui remettre mon rapport.
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Quelques heures plus tard, y repensant, je me me rappelais qu'en fait il s'agit de "Colibri rougeoyant" et non "Colibri écarlate"...
"Et un jeu de mot foireux raté, un !" pensais-je désabusé.
*soupir*